Thème de la conférence

Le thème de l’ICRI 2021 sera : le rôle des infrastructures de recherche : une transition vers un monde durable. Tel que décrit dans le calendrier des activités, le programme se divisera en quatre thèmes parallèls.

L’ICRI 2021 aura lieu dans un contexte de mondialisation de la recherche et du développement technologique dans lequel les nouvelles connaissances, technologies et innovations permettant de relever les défis mondiaux et de régler les problèmes sociaux, économiques et environnementaux, sont de plus en plus nécessaires.

Au cours des dernières années, plusieurs problèmes courants liés au développement et à l’exploitation des infrastructures de recherche sont apparus, concernant notamment :

  • Le financement et l’organisation des infrastructures de recherche internationales ;
  • L’élaboration des modèles de gouvernance nécessaires pour exploiter et utiliser efficacement des infrastructures de plus en plus complexes ;
  • La gestion et la réglementation des données de la recherche ;
  • L’évaluation des impacts qu’ont les infrastructures de recherche sur l’avancement des connaissances, la durabilité de l’environnement et le bien-être des citoyens.

Ces questions touchent les chercheurs, les établissements de recherche et les organismes de financement du monde entier et chaque pays a sa propre façon de les aborder. C’est pourquoi nous avons beaucoup à apprendre les uns des autres pour déterminer quelles sont les meilleures pratiques, dans quel contexte local et à travers quels moyens. Discuter de la performance de différentes approches, repérer les pratiques gagnantes et découvrir quelles options peuvent être implantées efficacement dans diverses instances, peut nettement améliorer la façon dont les chercheurs partagent et utilisent les infrastructures de recherche pour générer de nouveaux savoirs.

Le comité de programme de l’ICRI 2021 estime important de reconnaître que les principaux enjeux du milieu de la recherche mondiale ne sont pas stationnaires, et que de simples mesures ponctuelles ne suffisent pas si on veut les adresser. Leurs dimensions et leur impact relatif sur la capacité des communautés de recherche à relever les défis mondiaux, évoluent au fil du temps en raison des contextes politiques changeants, de l’introduction et de l’adoption de nouvelles technologies et de la compréhension progressive des problèmes émergents. Par conséquent, nous reprendrons certains thèmes des ICRI précédentes pour les explorer plus en profondeur.

Nous aborderons également de nouveaux thèmes d’un intérêt certain concernant le rôle des infrastructures de recherche dans la résolution des problèmes mondiaux. L’objectif n’est pas de répéter ce qui a déjà été dit, mais de renforcer certains éléments clés, de repérer de nouvelles solutions potentielles, et de partager les bonnes pratiques émergentes.

Les thèmes parallèles

A – Infrastructures de recherche internationales : regard sur l’avenir
Les infrastructures de recherche sont le fruit de nombreuses années de collaboration internationale. Aujourd’hui, les premiers modèles de ces ambitieux projets technologiques et scientifiques sont ébranlés par les fluctuations des contextes socioéconomique et scientifique.

Le besoin d’infrastructures de recherche ne se limite pas aux disciplines scientifiques traditionnelles ; elles sont nécessaires dans tous les domaines de la science. Le financement qu’elles requièrent est de plus en plus considérable. Les nouvelles infrastructures de recherche internationales exigent souvent un vaste éventail de sites et de capacités mobiles et virtuelles. En plus de viser leurs grands objectifs scientifiques, on s’attend aussi à ce qu’elles génèrent des retombées socioéconomiques.

Ces nouvelles infrastructures de recherche internationales suscitent l’intérêt de nombreux pays et nécessitent leur participation, outre celle du pays dirigeant l’activité de recherche.

B – Mesures concrètes pour une gouvernance efficace des infrastructures de recherche mondiales
La gouvernance est constituée des processus, des structures, des politiques et des traditions organisationnelles qui déterminent les manières de diriger, d’administrer, de gérer un organisme, de tenir compte des commentaires des parties prenantes, de prendre des décisions et de responsabiliser les décideurs.

La gouvernance des infrastructures de recherche mondiales entraîne des défis particuliers dus au fait que les partenaires financiers et les communautés d’utilisateurs sont multinationaux. Le modèle de gouvernance choisi peut influencer considérablement l’efficacité scientifique, les impacts sociaux et l’efficience organisationnelle. Ceux-ci influenceront à leur tour la pérennité des infrastructures, notamment leur capacité à améliorer les services offerts aux communautés scientifiques et à augmenter le soutien des bailleurs de fonds.

Pour maximiser leur efficacité, les modèles de gouvernance devraient s’adapter aux infrastructures en fonction :

  • Des attentes et des besoins de la communauté scientifique ;
  • D’une vaste gamme de parties prenantes ;
  • Du développement passé et futur des infrastructures ;
  • Des besoins et des capacités des infrastructures de recherche tandis qu’elles mûrissent.

Les structures organisationnelles de gouvernance peuvent être très organisées et centralisées, comme celles du CERN, ou très libres et décentralisées, comme celles de la collaboration scientifique LIGO.

Le deuxième critère du cadre établi par le Group of Senior Officials, qui traite de la gestion des partenariats, souligne qu’il est important de définir les rôles et responsabilités dès le début, de savoir s’adapter aux changements et d’avoir recours à des organes consultatifs scientifiques indépendants.

Ces séances offriront aux gestionnaires des infrastructures de recherche mondiales des outils, des conseils et des renseignements pratiques sur l’élaboration et la codification d’un système de gouvernance efficace.

C – Évaluer et communiquer l’impact sociétal : les retombées des infrastructures de recherche et leur contribution au bien-être de la société
Ce thème parallèle ira au-delà des études traditionnelles visant à déterminer le moyen de mesurer les éventuelles retombées socioéconomiques des infrastructures de recherche. On y présentera une histoire cohérente qui, soutenue par une théorie fondée sur des motifs socioéconomiques, est ancrée dans des expériences vécues et des exemples concrets provenant de différentes infrastructures de recherche. Les quatre séances proposeront une séquence logique d’études de cas de l’impact sociétal des infrastructures de recherche à partir d’exemples issus de tous les continents, de différents domaines scientifiques et de divers types d’infrastructure (infrastructure centralisée ou décentralisée), mais elles seront aussi compréhensibles pour ceux qui n’assisteront pas à toutes les séances de ce thème parallèle.

Chaque bloc sera présenté par un spécialiste du domaine. Ces présentations serviront de fondement aux discussions qui déboucheront sur des tables rondes, et des exemples concrets pourraient être mis de l’avant.

D – Favoriser la collaboration en recherche entre le milieu universitaire et le secteur public
Les infrastructures de recherche qui favorisent la collaboration dans le cadre d’activités de recherche motivées par la curiosité (milieu universitaire) et celles axées sur les résultats (secteur public) menées par les ministères et les organismes gouvernementaux peuvent accroître les résultats scientifiques et proposer de nouvelles solutions à des enjeux complexes tels que le changement climatique, les maladies émergentes et la cybersécurité. Pour ce thème, un sujet d’intérêt croissant dans de nombreux pays, on examinera la manière dont ces collaborations ont permis de gérer la crise de la COVID-19, le rôle qu’elles pourraient jouer dans des crises futures, la mesure dans laquelle les pratiques de partage de données favorisent ou freinent la collaboration et le moyen d’attirer les meilleurs chercheurs de la prochaine génération.